Christine

Marceline Desbordes-Valmore

Christine

« Le petit champ de bataille tremblait sous les mains agitées d’Ericson, qui, reconnaissant à peine les pièces, les poussait à tort et à travers. Ses attaques sans jugement devinrent si faciles à déjouer, que la novice écolière, avec l’innocente joie que donne un succès inattendu, s’écria triomphante : – Échec au roi par la reine ! »

Christine, fille de ministre, est contrainte par son père d’accepter l’intérêt que lui porte un de leurs voisins, le comte Ericson. C’est sans compter sur l’amour qu’elle porte au jeune Adolphe de Hesse, son compagnon depuis l’enfance, mais simple soldat dépourvu de titre de noblesse. 

Marceline Desbordes-Valmore met en scène une jeune fille pleine d’esprit, aux prises avec les pressions de la société envers les femmes, et les épreuves qu’elle endure pour y résister.

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) est une poétesse, pionnière de la poésie romantique. Elle est d’abord comédienne, chanteuse et cantatrice, et se produit dans les plus grands théâtres parisiens. Son premier recueil de poèmes, Élégies et Romances (1819) la fait connaître dans le monde littéraire : elle reçoit plusieurs prix académiques et une pension du roi. À partir de 1823, elle se consacre pleinement à l’écriture, et particulièrement à la poésie. Issue d’un milieu populaire, elle impressionne par son grand travail d’autodidacte et invente notamment le vers en 11 syllabes. Sa poésie novatrice et émouvante influence les poètes à travers les siècles : Verlaine, Rimbaud, Rilke, Aragon et Bonnefoy, entre autres.