« Depuis trois semaines, on se préparait chez les Liliécrona à célébrer la Noël ; depuis trois semaines, on vivait en plein remue-ménage et en pleine fièvre. On s’était fatigué et rougi les yeux à faire des chandelles. On avait gelé à brasser la bière dans la buanderie et, dans le magasin des provisions, à saler la viande et à hacher les saucisses. Mais les domestiques aussi bien que la maîtresse supportaient sans murmure ce surcroît de labeur, car ils savaient que, leur tâche terminée et la sainte nuit venue, un doux enchantement descendrait sur eux, et que les plaisanteries et les gais propos leur monteraient naturellement aux lèvres, et que leurs pieds auraient des ailes pour les danses et que les vieux airs et les vieilles rondes oubliés sortiraient soudain des coins obscurs de leur mémoire. »
Les miracles sont parfois modestes. Dans ce conte de Selma Lagerlöf, une famille prospère se défait d’un intrus, l’alcoolique Ruster, pour mieux fêter Noël, quand la magie de la nuit et les devoirs de l’hospitalité les réconcilient de manière imprévue. Une histoire de rédemption qui touchera adultes et enfants.