George Sand
La Fauvette du Docteur et La Prima Dona
« Comme tout à coup sa voix, sortant à flots harmonieux, coulait douce et sonore, ou éclatait forte et passionnée ! Voix du ciel, voix de l’enfer, remuant tous les cœurs, vibrant dans toutes les âmes, les rafraîchissant de suaves mélodies ou les torturant sans pitié d’accents cruels et déchirants ! »
Un médecin au crépuscule de la vie tombe amoureux d’une fauvette tombée du nid : il découvre que l’objet de son amour peut prendre son envol à tout instant. Un dilettante se rappelle la gloire et la chute de la cantatrice qu’il aime : à la sécurité du mariage, La Prima Dona est contrainte de sacrifier son art. Dans chacune de ces nouvelles, la puissance et la liberté des personnages féminins de George Sand sont à la fois centrales et compromises.
George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste. Ayant écrit plus de 70 romans et 50 volumes d’œuvres (nouvelles, contes, pièces de théâtre et textes politiques), elle compte parmi les écrivains les plus prolifiques à travers l’histoire littéraire. Dans ses écrits, elle s’engage pour la défense et l’indépendance des femmes (Indiana, 1832), et lutte contre les préjugés de la société conservatrice en défendant notamment les classes populaires (Mauprat, 1837). Elle fait scandale par ses convictions mais également par sa propre émancipation : elle adopte un pseudonyme et un style vestimentaire masculins dès 1829, multiplie les amants, et participe activement à la vie culturelle de l’époque en accueillant et conseillant nombre d’artistes (Frédéric Chopin, Marie d’Agoult, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Eugène Delacroix, etc.).