« Tous les jours, de neuf heures à cinq heures, je suis assise à mon poste de travail face à la porte du bureau, et je tape à la machine les rêves des autres. Pas que les rêves. Il en faut plus à mes patrons. Je tape aussi ce dont les gens se plaignent le jour: problème avec la mère, problème avec le père, problème de bouillotte, de lit, de migraine qui frappe et met K.-O., sans raison connue, la douceur du monde. Ne viennent à notre bureau que ceux qui ont des problèmes. »
Dans cette nouvelle onirique, inquiétante et belle, éclot le talent de nouvelliste de Sylvia Plath. Nous voilà transportés dans l’Amérique des années 1950, à la fois pacifiste, bureaucratique et consumériste. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les rêves y sont notés, dactylographiés, archivés. L’atmosphère poétique et troublante du récit rappelle les films de Michel Gondry. Une histoire à lire avant de s’abandonner au sommeil.